E.P.U.  95 Montmorency

Formation MŽdicale Continue du Val d'Oise

ASSOCIATION AMICALE DÕENSEIGNEMENT POST UNIVERSITAIRE DE LA REGION DE MONTMORENCY

 

Le conseil en oncogŽnŽtique

Pour qui, par qui, quand et comment annoncer les rŽsultats ?

 

DÕaprs une confŽrence du Dr B. Buecher

HEGP & Institut Curie - Paris

SŽance du 15 mai 2008

I. Plan de lÕexposŽ

  1. Pourquoi une consultation de gŽnŽtique oncologique ?
  2. Les arguments Žvocateurs dÕune prŽdisposition gŽnŽtique majeure aux cancers & les grands syndromes
  3. Les agrŽgations familiales dÕun /de deux types tumoraux majoritaires
    1. Les formes familiales des cancers du sein et de lÕovaire
    2. Le syndrome HNPCC/Lynch
  4. Les bases molŽculaires des prŽdispositions gŽnŽtiques majeures aux cancers
  5. Le test prŽ-symptomatique

II. Pourquoi Žvoquer une prŽdisposition gŽnŽtique majeure aux cancers

Elle concerne

4   Les cancers mammaires Ç hŽrŽditaires È reprŽsentent environ 5 % de lÕensemble des cancers du sein

4   Les cancers colorectaux Ç hŽrŽditaires È qui, eux aussi  reprŽsentent de lÕordre de 5 % de lÕensemble des cancers colorectaux.

Ce sont, de ce fait, des maladies rares mais dont le risque de dŽvelopper un cancer est trs ŽlevŽ. De ce fait une stratŽgie de dŽpistage adaptŽe au niveau de risque doit tre mise en place. Cela implique :

4   Des modalitŽs thŽrapeutiques particulires,

4   La mise en Ïuvre, selon les cas dÕune chimioprŽvention,

4   Un dŽpistage chez les individus ˆ risque sous forme dÕun test prŽ-symptomatique.

III. Quand demander une consultation dÕonco-gŽnŽtique ?

A.        Le contexte...

En pratique, deux groupes de situations peuvent amener ˆ demander une consultation dÕoncogŽnŽtique.

1.          En prŽsence dÕun cas index

Il peut sÕagir dÕun phŽnotype caractŽristique comme, par exemple, une polypose rectocolique.

Elle peut aussi tre proposŽe face ˆ une agrŽgation familiale de cancers gŽnŽtiquement liŽs et/ou un jeune ‰ge au(x) diagnostic(s).

Ce peut tre en cas de manifestations phŽnotypiques associŽes satellites ou au premier plan.

2.          Chez les apparentŽs

Dans ce cas, il sÕagit dÕindividus Ç ˆ risque È issus dÕune famille avec mutation identifiŽe et pour lesquels est mis en Ïuvre un certains nombre des tests pour aboutir ˆ un diagnostic prŽ-symptomatique

B.         Les groupes de prŽdispositions gŽnŽtiques majeures aux cancers

1.          Les trois groupes

Les syndromes hŽrŽditaires caractŽrisŽs par une agrŽgation familiale dÕun ou de deux types tumoraux principaux, ˆ rŽvŽlation relativement  tardive (non pŽdiatrique),

Les syndromes hŽrŽditaires associŽs ˆ une augmentation du risque de diffŽrents cancers associŽe ou non ˆ des atteintes viscŽrales multiples, de rŽvŽlation prŽcoce, Žventuellement pŽdiatrique, comme par exemple au cours du syndrome de Li-Fraumeni, de la maladie de Von Hipple Lindau ou dans les nŽoplasies endocriniennes multiples (NEM)

Les syndromes hŽrŽditaires complexes avec atteintes multi-viscŽrales, associŽs ˆ une augmentation du risque de certains cancers, comme dans le cas de la neurofibromatose de Recklinghausen ou lÕataxie tŽlangiectasique, etc.

2.          Quelques exemples

a) Le spectre dÕexpression du syndrome de Li-Fraumeni

Le Ç spectre Žtroit È du syndrome comporte lÕun des cinq types de tumeurs suivants :

4   DÕun sarcome des tissus mous : rhabdomyosarcome, LŽiomyosarcome, liposarcome, fibrosarcome

4   Un ostŽosarcome

4   Une tumeur cŽrŽbrale : glioblastome, mŽdulloblastome, Žpendymome, une tumeur des plexus choro•des

4   Un corticosurrŽnalome

4   Un cancer du sein prŽ-mŽnopausique

Ce spectre peut tre Žlargi ˆ certaines tumeurs appartenant peut-tre au spectre, comme une leucŽmie, un lymphome, un cancer gastrique, une tumeur germinale gonadique et parfois aussi aux cancers colorectaux et bronchiques

b) La neurofibromatose de type 1 ou maladie de Recklinghausen

Elle de transmission autosomique dominante liŽe ˆ une mutation du gne NF1. Elle se manifeste par :

4   Des anomalies oculaires : nodules de Lisch,

4   Des taches Ç cafŽ au lait È,

4   Des neurofibromes,

4   Un gliome du nerf optique.

Les risques tumoraux associŽs sont :

4   Une tumeur maligne des gaines nerveuses, ou schwannome,

4   Un phŽochromocytome,

4   Un carcinome mŽdullaire de la thyro•de,

4   Une tumeur endocrine pancrŽatique.

c) Autres circonstances

Il sÕagit des syndromes hŽrŽditaires caractŽrisŽs par une agrŽgation familiale  dÕun ou de 2 types tumoraux principaux, ˆ rŽvŽlation relativement tardive (non pŽdiatrique).

C.         Les arguments Žvocateurs

1.          Les circonstances de dŽcouverte

Une composante hŽrŽditaire doit tre ŽvoquŽe dans les cas suivants :

4   DÕune agrŽgation familiale dÕun mme type de cancers ou de cancers gŽnŽtiquement associŽs, dans une mme branche parentale

4   DÕatteintes multiples et/ou bilatŽrales (sein, ovaires, rein, etc.), synchrones ou mŽtachrones chez un individu donnŽ,

4   DÕun diagnostic ˆ un ‰ge inhabituel, jeune,

4   LÕexistence de manifestations phŽnotypiques associŽes,

4   La prŽsence dÕun phŽnotype tumoral.

2.          Quelques circonstances particulires

a) Certaines associations tumorales Žvocatrices

4   Cancer du c™lon + cancer de lÕendomtre : HNPCC / syndrome de Lynch ; mutations MLH1, MSH2, MSH6,

4   Cancer du sein + cancer de lÕovaire : mutation BRCA1 :BRA2,

b) Des agrŽgations familiales de cancers avec gne identifiŽ

4   AgrŽgations familiales de cancers du sein et de lÕovaire : BRCA

4   AgrŽgations familiales de cancers colorectaux

o   Formes polyposiques : APC; MYH,

o   Formes non  polyposiques (HNPCC) : MLH1; MSH2; MSH6; PMS2,

4   AgrŽgations familiales de cancers gastriques : CDH1,

4   Formes familiales de rŽtinoblastomes : RB,

4   Formes familiales de mŽlanomes : CDKN2A; CDK4,

4   NŽoplasies endocriniennes multiples (NEM)

o   NEM de type 1 (NEM1)

o   NEM2 et CMT familial (RET)

4   Formes familiales phŽochromocytomes/paragangliomes : SDH

4   Syndrome de Li-Fraumeni: TP53

c) Des agrŽgations familiales de cancers sans gne identifiŽ des maladies Ç orphelines È

4   AgrŽgations familiales de cancers gastriques, surtout de type intestinal,

4   AgrŽgations familiales de cancers pancrŽatiques,

4   AgrŽgations familiales de cancers prostatiques.

D.        PrŽdispositions hŽrŽditaires aux cancers du sein

1.          PrŽdispositions hŽrŽditaires aux cancers du sein et de lÕovaire en rapport avec une mutation dŽlŽtre BRCA (BReast CAncer)

a) Cancer du sein

(1)    Le risque de cancer mammaire

Ce risque, par tranche dՉge chez les femmes avec mutation du gne BRCA1 ou BRCA2 est prŽsentŽ dans le tableau ci-dessous (Antoniou et al. Am J Hum Genet 2003; 72: 1117-1130).

 

Tranche dՉge

Incidence annuelle

pour la tranche dՉge (%)

Incidence cumulŽe

(valeur supŽrieure de la tranche dՉge - %)

BRCA1

BRCA2

BRCA1

BRCA2

20-24 ans

25-29 ans

30-34 ans

35-39 ans

40-44 ans

45-49 ans

50-54 ans

55-59 ans

60-64 ans

65-69 ans

0,02

0,11

0,74

1,59

2,92

4,28

2,65

3,01

2,70

2,96

0,02

0,12

0,36

0,78

0,91

1,34

1,76

2,00

2,17

2,38

0,08

0,52

3,48

9,84

21,52

38,64

49,24

61,28

72,08

83,92

0,08

0,56

2,00

5,12

8,76

14,12

21,16

29,16

37,84

47,36

 


 

Ce tableau montre que le risque cumulŽ est diffŽrent entre les deux types de mutations. Le risque associŽ ˆ une mutation BRCA1 Žtant trs nettement supŽrieur ˆ une mutation de type BRCA1. De plus, dans le premier cas, lÕapparition des tumeurs est beaucoup plus prŽcoce.

 

BRCA2

BRCA2

4   AgrŽgation familiale

4   Cancer ovarien moins frŽquent (10 %)

4   CorrŽlation gŽnotype-phŽnotype : zone OCCR (ovarian cancer cluster region)

4   Spectre tumoral plus large : mŽlanome ?, pancrŽas

4   Age de survenue plus tardif

4   AgrŽgation familiale

4   Spectre tumoral : sein (83%) / ovaire (40%)

4   Age de survenue prŽcoce

4   Pas de corrŽlation gŽnotype-phŽnotype

4   Tumeurs primitives multiples :

o   BilatŽralitŽ

o   Association cancers seins-ovaires

 

(2)    Le risque de cancer du sein controlatŽral

Le risque cumulŽ ˆ 10 ans pour une mutation BRCA est de 32% (3%/an). Le risque cumulŽ ˆ 10 ans pour une mutation BRCA2 est, moindre : 24,5% (0.7%/an).

RŽfŽrence : Metcalfe et al. J Clin Oncol 2004; 22: 2328-2335

b) Cancer de lÕovaire

Le risque de cancer ovarien par tranche dՉge chez les femmes avec mutation du gne BRCA1

 

Tranche dՉge

Incidence annuelle

pour la tranche dՉge (%)

Incidence cumulŽe

(valeur supŽrieure de la tranche dՉge - %)

BRCA1

BRCA2

BRCA1

BRCA2

20-24 ans

25-29 ans

30-34 ans

35-39 ans

40-44 ans

45-49 ans

50-54 ans

55-59 ans

60-64 ans

65-69 ans

0,001

0,002

0,18

0,28

0,87

1,49

0,96

1,19

2,26

2,49

0,001

0,002

0,004

0,01

0,08

0,14

0,60

0,75

0,38

0,42

0,004

0,01

0,73

1,8

5,3

11,3

15,1

19,9

28,9

38,9

0,004

0,01

0,03

0,07

0,39

0,95

3,35

6,35

7,87

9,55

 

c) Les indications de recherche de mutation BRCA

(1)    Les recommandations

Elles sont relativement consensuelles :

4   ³ 3 cas de cancers du sein dans une mme branche parentale

4   2 cas de cancers du sein si:

o   Un diagnostic < 40 ans ou 1 diagnostic < 50 ans & 1 diagnostic < 70 ans

o   Chez 2 femmes apparentŽes au 1er degrŽ, ou au 2nd degrŽ si lÕintermŽdiaire est un homme,

4   1 cas de cancer du sein si:

o   Un diagnostic ˆ un ‰ge ² 35 ans,

o   Sexe masculin (?)

o   Une histologie mŽdullaire (taux de mutation > 90%),

o   Une association ˆ un cancer de lÕovaire (mme individu ou apparentŽ).

4   Une agrŽgation familiale de cancers de lÕovaire

(2)    Les familles Ç BRCA È

Il faut, de plus, tre trs prudent chez les femmes dÕorigine juive AshkŽnaze, dont le risque est significativement plus ŽlevŽ.

Il faut, aussi, faire attention

4   Aux petites fratries et aux fratries ne comportant pas ou peu de femmes

4   Aux possibles associations tumorales : mŽlanome, prostate, pancrŽas, Žvocateur dÕune mutation BRCA2.

4   A certains phŽnotypes tumoraux surreprŽsentŽs :

o   Carcinomes canalaires infiltrants, Ç triple nŽgatif È : rŽcepteurs Ïstrognes Ç RO- È; progestatif Ç RP- È; HER2- (BRCA1)  20% avec mutation

o   Carcinomes mŽdullaires

d) ModalitŽs de suivi / prise en charge des femmes avec mutation BRCA

(1)    Le risque mammaire

La prise en charge comporte :

4   Un examen clinique biannuel, ˆ partir de 20 ans,

4   Une mammographie, associŽe ˆ une Žchographie et une IRM mammaire, annuelles, ˆ partir de 30 ans?

4   LÕautre option est une mastectomie bilatŽrale prophylactique avec reconstruction

(2)    Risque ovarien

Le suivi du risque comporte :

4   Un examen clinique + Žcho pelvienne ±  CA125 annuel, ˆ partir de 35 ans,

4   Une annexectomie bilatŽrale prophylactique ˆ 40 ans (BRCA1) ou 50 ans (BRCA2).

(3)    Les perspectives de chimioprŽvention dans le contexte des mutations BRCA

Plusieurs Žtudes ont montrŽ lÕintŽrt dÕune chimiothŽrapie par les modulateurs des rŽcepteurs aux Ïstrognes, comme :

4   Le tamoxifne, ou le raloxifne?

4   Les inhibiteurs de lÕaromatase : anastrozole ? LŽtrozole ?

e) Autres entitŽs prŽdisposant au cancer du sein

DÕautres syndromes avec mutations, beaucoup plus rares sont associŽs aux cancers du sein. Il sÕagit, essentiellement,

4   Le syndrome de Li-Fraumeni, relevant dÕune mutation du P53,

4   La maladie de Cowden associŽe ˆ une mutation du PTEN,

4   La polypose de Peutz-Jeghers avec une mutation STK11/LKM1,

4   Le syndrome de Klinefelter et son anomalie chromosomique (47, XXY)

E.         PrŽdispositions hŽrŽditaires aux cancers colorectaux

1.          Contexte

Deux formes sont ˆ prendre en compte :

4   Les formes polyposiques : la polypose adŽnomateuse familiale +++

4   Les formes non  polyposiques : le syndrome HNPCC ou syndrome de Lynch

2.          Risques associŽs aux formes familiales des cancers colorectaux

Ils sont prŽsentŽs dans le tableau ci-dessous qui prend en compte les formes polyposiques et non polyposiques.


 

 

Syndrome

incidence

Proportion

des CCR (%)

incidence

cumulŽe

CCR (%)

Formes non polyposiques

Syndrome HNPCC

 

 

5

 

80H; 50F

Formes polyposiques

P. adŽnomateuses

 

1/10 000

 

1

 

100

P. hamartomateuses

¥ Polypose juvŽnile

¥ Syndrome de Peutz-Jeghers

 

1/100 000

1/100 000

 

< 1

 

40

50

 

3.          Les formes polyposiques

a) Les mutations

CÕest une transmission autosomique dominante avec un phŽnotype caractŽristique :

4   Polypose adŽnomateuse : mutation du gne Ç APC È,

4   Polyposes hamartomateuses

o   Polypose de Peutz-Jeghers : mutation STK11/LKB1,

o   Polypose juvŽnile : mutation SMAD4ou BMPRA1,

b) La polypose adŽnomateuse familiale liŽe ˆ APC

Les Manifestations digestives consistent en

4   Une polypose rectocolique +++

4   Des atteintes digestives extra colorectales, pour comprendre :

o   Une polypose duodŽnale

o   Une polypose fundique glandulokystique

o   Des adŽnomes gastriques

Manifestations extra-digestives peuvent comprendre :

4   Des tumeurs desmo•des,

4   Des lŽsions dermatologiques

4   Des ostŽomes

4   Des anomalies dentaires

4   Divers types tumoraux : carcinomes de la thyro•de, du pancrŽas É

c) La polypose de Peutz-Jeghers

Elle comprend

4   Une polypose digestive IG (jŽjunum proximal) > Colon > Rectum > Estomac

4   Des manifestations cutanŽo-muqueuses

4   Une mutation STK11/LKB1

4.          Les formes non polyposiques - Syndrome HNPCC / LYNCH

a) GŽnŽralitŽs

CÕest un syndrome ˆ transmission autosomique dominante liŽ ˆ une mutation MLH1, MSH2, MSH6, PMS2. SÕil sÕagit dÕun phŽnotype non caractŽristique, celui-ci mime un cancer colique ou rectal sporadique.

Les critres d ÕAmsterdam II (1999) comprennent une agrŽgation familiale dÕau moins 3 cas de cancers appartenant au Ç spectre Žtroit È

4   ProuvŽs histologiquement,

4   LiŽs deux ˆ deux au 1er degrŽ

4   Une polypose colorectale exclue

4   Touchant 2 gŽnŽrations distinctes

4   DiagnostiquŽ avant 50 ans dans au moins un cas.

Critres dÕAmsterdam II Žlargis, impliquent au minimum 2 sujets atteints de cancers appartenant au spectre Žtroit apparentŽs au 1er degrŽ.

 

b) Risques tumoraux associŽs au syndrome HNPCC / LYNCH

Ils sont prŽsentŽs dans le tableau ci-dessous.

 

Localisation 

Incidence cumulŽe

0-70 ans (%)

Risque relatif

Cancer colique ou rectal

30-80

 

Cancer utŽrus (endomtre)

30-60

 

Cancer ovaire

10-15

5-10

Cancer gastrique

10-15

5-10

Cancer intestin grle

< 10

> 25

Cancer uretre

< 10 (5 ?)

> 25

Cancer voies biliaires

< 10 (8 ?)

??

 

c) Spectre clinique de lÕaffection et risques tumoraux

En cas de Ç spectre Žtroit È, le risque relatif associŽ est supŽrieur ˆ 8 (RR > 8), en cas dÕassociation du cancer colorectal avec :

4   Un adŽnocarcinome de lÕendomtre,

4   Des carcinomes urothŽliaux: bassinet & uretre,

4   Un adŽnocarcinome de lÕintestin grle,

4   Dans ce cas la valeur prŽdictive dÕune mutation germinale Ç MMR È est bonne.

En cas de Ç spectre large È, le risque relatif associŽ est compris entre 5 et 8 (5 < RR < 8), en cas du cancer colorectal avec : 

4   Un adŽnocarcinome de lÕovaire (ADK endomŽtrio•de)

4   Des carcinomes des voies biliaires (cholangiocarcinome),

4   Un adŽnocarcinome de lÕestomac

4   Un glioblastome (syndrome de Turcot)

4   Un carcinome sŽbacŽe (Syndrome de Torre-Muir)

4   Dans cette situation, la valeur prŽdictive pour mutation germinale Ç MMR È intermŽdiaire

d) Les indications de recherche de mutation MMR (gnes MLH1, MSH2 & MSH6)

Il existe un consensus pour suggŽrer la recherche de mutations Ç MMR È dans les cas suivants

4   Deux cas ou plus de cancers colorectaux (ou de lÕendomtre, de lÕintestin grle, ou de lÕurothŽlium) dans une mme branche parentale, chez des sujets apparentŽs au 1er degrŽ (ou chez un mme individu) avec 1 diagnostic < 50 ans

4   En cas de cancer colorectal diagnostiquŽ ˆ un ‰ge < 40 ans

Dans dÕautres situations, moins Žvocatrices, une sŽlection des candidats ˆ une Žtude germinale ˆ partir de lՎtude du phŽnotype tumoral, sera proposŽe.


 

e) ModalitŽs de suivi / prise en charge des individus avec mutation MMR

Le suivi du risque colorectal implique une coloscopie avec chromoendoscopie tous les 2 ans ˆ partir de 20-25 ans.

Le suivi du risque endomŽtrial et/ou ovarien sera effectuŽ gr‰ce ˆ un examen annuel clinique et une Žcho endovaginale, ˆ partir de 35 ans. Ce bilan de base pourra tre associŽ ˆ un prŽlvement endomŽtrial ˆ la pipelle, une hystŽroscopie ou une hystŽrosonographie.

f)  Les perspectives de chimioprŽvention dans le contexte HNPCC / LYNCH

Des Žtudes ont montrŽ un effet protecteur

4   De lÕaspirine

4   Des AINS et des inhibiteurs sŽlectifs de COX2 (CŽlebrexª)

4   Probablement des statines

IV. Le diagnostic prŽ-symptomatique

A.        Objectif

DŽterminer le gŽnotype des individus ˆ risque issus dÕune famille avec mutation identifiŽe

B.         ModalitŽs

Consultation de gŽnŽtique oncologique dans un centre agrŽŽ

Obtention dÕun consentement Žcrit (parents si mineurs)

PossibilitŽ de mise en place dÕune assistance psychologique

C.         lÕanalyse gŽnŽtique en pratiqueÉ

Elle consiste ˆ analyser un fragment du patrimoine gŽnŽtique du consultant via une simple prise de sang (Žtude des lymphocytes) ou un simple frottis jugal (Žtude des cellules jugales).

Dans certains cas un prŽlvement pourra tre demandŽ ˆ dÕautres membres de la famille.

Dans tout les cas, il faut faire signer le consentement ŽclairŽ et il faut savoir que cÕest une procŽdure souvent longue.

V. Annexe

A.        La cellule cancŽreuse

CÕest une expression altŽrŽe de nombreux gnes aboutissant ˆ la sŽlection progressive de cellules avec phŽnotype tumoral. Il sÕagit dÕÕaltŽrations somatiques, le plus souvent, ou dÕaltŽration constitutionnelle dans les rares cas de prŽdisposition hŽrŽditaire au cancer.

B.         Les gnes

Ils rŽgulent la prolifŽration, la diffŽrenciation et de la sŽnescence cellulaire. Ils rŽgulent, aussi, lÕapoptose. Enfin, ils contr™lent le maintien de lÕintŽgritŽ du gŽnome gr‰ce ˆ des mŽcanismes de rŽparation de lÕADN, de surveillance du bon dŽroulement de la sŽgrŽgation des chromosomes au cours de la mitose.

1.          Les oncognes

Ils sont activateurs de la tumeur et leur mŽcanisme est dominant

Les Žtudes cytogŽnŽtique montrent alors des rŽarrangements chromosomiques. Le proto-oncogne assure la (transmission dÕun signal de prolifŽration cellulaire. LÕoncogne accŽlre la division cellulaire). Une mutation activatrice est suffisante pour stimuler la prolifŽration cellulaire. CÕest une action Ç dominante È

2.          Les gnes suppresseurs de tumeur

Ils inactivent la tumeur et leur mŽcanisme est rŽcessif.

3.          Gnes de rŽparation de lÕADN

Ils ont un r™le dans les mŽcanismes de rŽparation de lÕADN. Si les deux copies sont dŽfaillantes, on observe une accumulation de mutations dans dÕautres gnes critiques.

C.         Les mutations

1.          Les mutations germinales

Elles sont prŽsentes dans toutes les cellules de lÕorganisme et est transmissible ˆ la descendance. Elle peut tre hŽritŽe ou de novo. Elles caractŽrisent les syndromes hŽrŽditaires.

2.          Les mutations somatiques

Elles sont prŽsentes dans certaines cellules. Elles ne sont ni hŽritŽes ni transmissibles.

D.        Base molŽculaire des prŽdispositions gŽnŽtiques majeures aux cancers

Deux domaines:

1.          La prŽdisposition autosomique dominante

Elle concerne les formes familiales flagrantes. Elle est associŽe ˆ des mutations dŽlŽtres confŽrant aux porteurs un risque ŽlevŽ.

2.          La  prŽdisposition non mendŽlienne

Dans ce cas, il sÕagit dÕune susceptibilitŽ, dans un contexte familial faible ou nul. Elle est associŽe ˆ des variants polymorphes confŽrant aux porteurs un risque modŽrŽ voire faible.

 

 

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Annexe

 

 

Type de cancer

Gne(s) impliquŽ(s)

FrŽquence estimŽe* du gne

Autres cancers associŽs

Cancer colorectal hŽrŽditaire non polyposique (syndrome de Lynch)

hMSH2, hMLH1, hPMS1, hPMS2, hMSH6

1/500

Endomtre, estomac, grle, voies biliaires et urinaires, ovaire

Polypose colique familiale (Gardner)

APC

1/10 000

DuodŽnum

Maladie de Von Hippel-Lindau

(frŽquence de la maladie : 1/ 13000)

VHL

1/40 000

Rein, systme nerveux

MŽlanome familial

(5 ˆ 12 % des cas de mŽlanome)

MTS1 ?

1/10 000

NŽoplasie Endocrinienne Multiple

de type 2a et b (NEM)

RET

1/40 000

Thyro•de, parathyro•des, surrŽnales

NŽphroblastome

WT1

RŽtinoblastome

RB1

1/40 000

Osseux

Maladie de Recklinghausen

(frŽquence de la maladie : 1/ 2 ˆ 3000)

NF1

1/3500

Systme nerveux, sites multiples

Cancer du sein familial

BRCA1 et 2

1/500

Ovaires (prostate, colon)

Syndrome de Li-Fraumeni

TP53

1/30 000

Sein, sarcomes, tumeurs cŽrŽbrales, hŽmopathies, corticosurrŽnalomes**

Neurofibromatoses de type II

NF2

1/35 000

Systme nerveux

*lÕestimation peut varier selon les Žtudes du simple au double pour certains dÕentre eux.

 

* historiquement dŽfini par la rŽunion dÕun cas de sarcome avant 45 ans et de deux cas de cancers avant 45 ans ou un sarcome quel que soit lՉge chez deux apparentŽs dont lÕun au moins est apparentŽ au premier degrŽ au cas index et lÕautre au premier ou au deuxime degrŽ.