Les maladies vectorielles en France en 2012
De la
maladie de Lyme aux arboviroses Žmergentes
DÕaprs un exposŽ du Dr Paul Henri Consigny
Institut Pasteur Centre MŽdical
DPC du 3 mai 2012
Globalement les maladies vectorielles autochtones Ç installŽes È en France (hors DOM TOM) sont dÕune part les maladies ˆ tiques, le plus souvent, comme la borrŽliose de Lyme et les pathologies connexes, et dÕautre part les maladies ˆ autres vecteurs, comme les phlŽbotomes.
Les Ç nouvelles È maladies vectorielles autochtones, quant ˆ elles, sont des maladies dont le vecteur est un moustique.
Ce terme recouvre plusieurs types dÕinfections :
á La borrŽliose de Lyme, de loin la plus frŽquente
á LÕencŽphalite ˆ tique
á La fivre boutonneuse mŽditerranŽenne et les autres rickettsioses
á LÕanaplasmose / ehrlichiose
á La babŽsiose
á La tularŽmie
á La fivre Q
á La bartonellose
CÕest une zoonose transmise par piqžre de
tique du genre Ixodes (I. ricinus en France). LÕinfection est liŽe
ˆ plusieurs espces gŽnomiques de Borrelia burgdorferi sensu lato (B.
burgdorferi sensu stricto, B. garinii, B. afzelii, B. spielmani et, B. bavariensis, dernire
dŽcrite).
En France cÕest annuellement 12.000 nouveaux cas (CNR B 2010) avec dÕimportantes variations gŽographiques. LÕincidence annuelle est de 9,4 cas/100.000 habitants, en augmentation.
Il existe de fortes diffŽrences rŽgionales. Les rŽgions avec la plus forte incidence sont de loin, lÕAlsace et ˆ un degrŽ moins le Limousin. A titre dÕexemple les donnŽes dÕincidence annuelle pour 100 000, en 2009 (CNR des Borrelia) sont les suivantes :
á Meuse : 224
á Auvergne : 92, dont Cantal : 128
á Basse Normandie : 40, Calvados : 15
á Haute Normandie : 38
Les variations sont liŽes ˆ la rŽpartition des tiques sur le territoire.
2.2.2.1. Son
Žcologie
Son habitat est dans les forets, les sous-bois, en particulier dans les zones humides. Elle a une stratŽgie de lÕaffžt, cÕest-ˆ-dire quÕelle Ç attend È son h™te.
Elle a une activitŽ saisonnire qui est maximale au printemps et au dŽbut de lÕautomne.
Pour assurer cette survie, elles doivent satisfaire deux conditions : trouver un degrŽ dÕhygromŽtrie ŽlevŽ (supŽrieur ˆ 80 %) et trouver des h™tes suffisamment variŽs pour se nourrir durant les trois stades de dŽveloppement. Ixodes Ricinus nÕest pas retrouvŽe au-delˆ de 1 500 mtres dÕaltitude et en France, elle est quasiment absente du pourtour mŽditerranŽen et des zones soumises ˆ des inondations trop frŽquentes ou trop sches.
Le taux dÕinfestation des tiques est variable selon les rŽgions, allant de 5% ˆ plus de 20% en Alsace.
Le taux dÕinfestation dans 3 forts du sud de lÕIle de France est de 8 ˆ 12%.
2.2.2.2. Cycle dÕIxodes ricinus
Il est reprŽsentŽ dans tableau ci-dessous.
2.2.3.1. GŽnŽralitŽs
Les classifications sont basŽes sur la clinique, lÕŽvolution et la physiopathologie de lÕinfection. La classification retenue comprend 3 stades, primaire, secondaire et tertiaire.
1. Primaire (early localised Lyme borreliosis) infection focale cutanŽe avec un stade primo-secondaire de diffusion systŽmique de la Borrelia
2. Secondaire (early disseminated Lyme borreliosis) infection tissulaire focalisŽe (unique ou multiple)
3. Tertiaire (late Lyme borreliosis) manifestation(s) focalisŽe(s)
Le diagnostic repose sur un faisceau dÕarguments :
á LÕexistence dÕun risque dÕexposition (notion de piqžre de tique, environnement, saison), tout en sachant que la notion de piqžre de tique manque dans 30-50% des cas
á La prŽsence de manifestations cliniques Ç compatibles È
á Accessoirement sur la biologie (non systŽmatique)
2.2.3.2. La phase primaire
La seule
manifestation est lÕexistence dÕun Žrythme chronique migrant (ECM). Il apparait
de 3 ˆ 30 jours aprs la piqžre.
Il sÕagit dÕune macule ŽrythŽmateuse annulaire de plusieurs cm de diamtre, ˆ croissance centrifuge, avec souvent un Žclaircissement central. Il disparait spontanŽment en quelques mois.
Plus rarement, on observe une phase Ç primo-secondaire È avec un ECM multiple, des arthro-myalgies fugaces /migratrices et des cŽphalŽes
IMPORTANT :
lÕexistence dÕun Žrythme chronique migrant permet dÕaffirmer le
diagnostic !
2.2.3.3. La phase secondaire
Elle appara”t en lÕabsence de traitement antibiotique de la phase primaire, ou dans le cas o cette dernire est passŽe inaperue.
Les manifestations sont alors surtout neurologiques et rhumatologiques, Žventuellement cutanŽes, cardiaques ou oculaire.
La neuroborrŽliose prŽcoce
á MŽningo-radiculites : douleurs radiculaires et/ou atteinte dÕun ou plusieurs nerfs cr‰niens ++
á MŽningite isolŽe, mŽningomyŽlite, mŽningo-encŽphalite
á Paralysie faciale pŽriphŽrique isolŽe ++
á A la PL : aspect de mŽningite lymphocytaire
LÕarthrite de Lyme
Elle survient quelques semaines ˆ deux ans aprs lÕinfection initiale. Il sÕagit le plus souvent dÕune mono-arthrite isolŽe touchant les grosses articulations, surtout le genou. Parfois, on peut observer une oligoarthrite, plut™t des membres infŽrieurs, mais le genou est presque toujours atteint. Les arthrites persistent quelques jours ou quelques semaines, entrecoupŽes de rŽmissions parfois incompltes, avec une frŽquence diminuant au cours du temps.
Les manifestations
plus rares
Le lymphocytome borrŽlien peut toucher les oreilles, les mamelons ou les organes gŽnitaux. Il sÕagit dÕun infiltrat lymphocytaire B.
Les atteintes oculaires, uni- ou bilatŽrale, pouvant atteindre toutes les structures, peuvent sÕobserver.
Les atteintes cardiaques comprennent des troubles de conduction, le plus souvent bŽnins, asymptomatiques, rŽgressifs (BAV, BdB).
2.2.3.4. La phase tertiaire
Trois types de tableaux peuvent se rencontrer.
La neuroborrŽliose tardive
Elle se manifeste par un tableau dÕencŽphalomyŽlite chronique, de polyneuropathie sensitive axonale. Le plus souvent, il existe des anomalies du LCR
Un tableau rhumatologique
Des arthrites aigu‘s rŽcidivantes, ou chroniques sont possibles.
LÕacrodermatite
chronique atrophiante
Elle se prŽsente sous forme de lŽsions cutanŽes inflammatoires asymŽtriques des membres en regard des convexitŽs, dÕŽvolution atrophique
2.2.3.5. Le syndrome post-Lyme
CÕest une association de sympt™mes peu spŽcifiques, asthŽnie, algies diffuses, plaintes cognitives qui persistent aprs une borrŽliose de Lyme bien traitŽe.
La responsabilitŽ dÕune infection active ˆ Borrelia burgdorferi nÕest pas dŽmontrŽe et lÕŽvolution non modifiŽe par les antibiotiques, y compris de faon prolongŽe. Sa physiopathologie demeure une Žnigme.
Il sÕimpose en prŽsence dÕune exposition ˆ risque (idŽalement) ou dÕun tableau Ç clinique È compatible. Dans ce cas, un diagnostic de confirmation sÕimpose, sŽrologique le plus souvent.
En cas dÕECM typique, rappelons, le diagnostic est clinique.
Il repose sur la dŽtection dans le sang (ou le LCR) dÕAc dirigŽs contre des antignes borrŽliens par :
á ELISA : dŽpistage (SpŽcificitŽ minimale exigŽe de 90%) : Ig totales++
á Western Blot : confirmation (si Elisa + ou douteux)
Les techniques directes, culture, PCR ne sont pas recommandŽes en routine et sont ˆ rŽserver ˆ certaines situations atypiques (ex. en cas dÕatteinte cardiaque : liquide pŽricardique, biopsie endomyocardique)
Le tableau ci-dessous rŽsume les recommandations
Formes cliniques |
Indications et rŽsultats des
examens essentiels au diagnostic |
Examens optionnels |
ƒrythme migrant |
AUCUN examen |
AUCUN |
NeuroborrŽliose prŽcoce |
RŽaction cellulaire lymphocytaire dans le LCR et/ou hyperprotŽinorachie SŽrologie positive dans le LCR, parfois retardŽe dans le sang Synthse intrathŽcale dÕIgG spŽcifiques |
Culture et PCR du LCR SŽroconversion ou ascension du titre sŽrique des IgG |
Lymphocytome
borrŽlien |
Aspect histologique du lymphocytome SŽrologie positive (sang) |
Culture et PCR du prŽlvement cutanŽ |
Atteinte cardiaque |
SŽrologie positive (sang) |
Sur avis spŽcialisŽ |
Arthrite |
SŽrologie positive
dans le sang ˆ titre habituellement ŽlevŽ (IgG) Liquide
articulaire inflammatoire |
Culture et PCR sur
liquide et/ou tissu synovial |
NeuroborrŽliose chronique |
Synthse
intrathŽcale dÕIgG spŽcifiques |
Culture et PCR du
LCR |
Acrodermatite chronique atrophiante |
Aspect histologique
Žvocateur SŽrologie positive
ˆ titre ŽlevŽ (IgG) |
Culture et PCR du
prŽlvement cutanŽ |
Formes oculaires |
SŽrologie positive Confirmation par
avis spŽcialisŽ |
Sur avis spŽcialisŽ
|
LÕobjectif microbiologique est dÕaboutir ˆ lÕŽradication
complte des Borrelia, afin dÕŽviter lÕŽvolution vers des formes
secondaires et tertiaires. Il ne sÕagit
PAS de la nŽgativation de la sŽrologie !
Les molŽcules actives utilisables en pratique sont :
á Les bta-lactamines (pŽnicillines, cŽphalosporines)
á Les tŽtracyclines (doxycycline) qui sont contre-indiquŽes chez femme enceinte/allaitante, enfant < 8 ans
á Les macrolides (Žrythromycine, azithromycine)
Ils ont une sensibilitŽ comparable sur les diffŽrentes espces bactŽriennes, une bonne diffusion cutanŽe et articulaire, une diffusion variable pour le SNC (C3 > P > C, M) et une excellente diffusion intracellulaire pour M et C.
A la phase primaire (ECM), le traitement doit tre le plus prŽcoce possible, ds constatation de lÕECM. La durŽe est de 14 jours, sauf en cas de lŽsions multiples ou avec signes extra-cutanŽs. Dans ce cas, il est de 21 jours.
Le suivi est clinique et se base sur la disparition des signes cutanŽs. La rŽsolution des signes peut mettre plus dÕun mois. La sŽrologie nÕest pas nŽcessaire.
Le tableau ci-dessous rŽsume les recommandations actuelles pour la phase primaire :
|
Antibiotique |
Posologie |
DurŽe |
1e ligne |
Amoxicilline
ou
doxycycline |
1 g x 3/j 100 mg x
2/j |
14-21
jours |
2e ligne |
CŽfuroxime-axŽtil
|
500 mg x
2/j |
14-21
jours |
3e ligne CI ou allergie |
Azithromycine
|
500 mg x
1/j |
10 jours |
< 8 ans 1 re ligne |
Amoxicilline
|
50 mg/kg/j
x 3 |
14-21
jours |
> 8 ans 1 re ligne |
Amoxicilline
Doxycycline
|
50 mg/kg/j
x 3 4 mg/kg/j
x 2 ; 100 mg/prise |
|
< 8 ans 2e ligne |
CŽfuroxime-axŽtil
|
30 mg/kg/j
x 2, 500 mg/prise |
|
< 8 ans 3e ligne CI/allergie |
Azithromycine
|
20
mg/kg/j, max 500 mg/prise |
10 jours |
Femme enceinte ou allaitante |
|||
1re ligne |
Amoxicilline
|
1 g x 3/j |
14-21
jours |
2me ligne |
CŽfuroxime-axŽtil
|
500 mg x
2/j |
|
3me ligne CI ˆ partir du 2me
trimestre |
Azithromycine
|
500 mg x
1/j |
10 jours |
Et la prŽvention É
Le risque de transmission dŽpend du temps dÕattachement
= risque ds les 1res heures, ŽlevŽ ˆ H48.
Une piqžre de tique expose ˆ la transmission dÕagents pathognes bactŽriens, viraux et parasitaires, donc se pose lÕopportunitŽ dÕune prŽvention antitŽtanique !
2.2.6.1. PrŽvention primaire en zone dÕendŽmie[IP1]
La protection mŽcanique est obtenue gr‰ce ˆ des vtements longs et fermŽs et lÕutilisation de rŽpulsifs cutanŽs, type DEET (Insect Ecran Peau,É), icaridine (Insect Ecran Tropic,É), IR 35/35 (Cinq sur Cinq Tropic, É), citrodiol. Ces rŽpulsifs sont potentiellement utilisables ˆ partir de lÕ‰ge de la marche (ˆ lÕexception de lÕicaridine > 2 ans), en limitant au maximum la frŽquence et la surface recouverte, particulirement chez le jeune enfant ou la femme enceinte.
LÕutilisation dÕinsecticides vestimentaires est aussi utile avec la permŽthrine.
2.2.6.2. La dŽtection et retrait rapide dÕune ou plusieurs tiques
Un examen minutieux du revtement cutanŽ est important aprs avoir sŽjournŽ dans les zones ˆ risque.
SÕil y a une tique il faut lÕextraire par une technique mŽcanique rapidement car le risque de transmission existe ds les premires heures dÕattachement et sÕaccro”t avec le temps, ŽlevŽ si > 48 h. Il faut Žviter les substances Ç chimiques È car il existe un risque de rŽgurgitation.
Il faut dŽsinfecter le site de la piqžre et surveiller la zone pour dŽpister un Žrythme migrant.
2.2.6.3. LÕantibiothŽrapie post-piqžre ?
Elle est Žventuellement ˆ discuter au cas par cas dans des situations ˆ haut risque de contamination, piqžres multiples, long dŽlai dÕattachement, fort taux dÕinfestation connu.
Les schŽmas possibles sont : doxycycline 200 mg en mono dose, amoxicilline 3g/jr/ 10-14 j.
Il existe 3 situations particulires :
á Femme enceinte : il nÕy a pas de dŽmonstration formelle dÕun risque dÕinfection ou de malformation fÏtale : pas de recommandation spŽcifique (amoxicilline)
á Enfant < 8 ans : pas de recommandation spŽcifique (amoxicilline).
á ImmunodŽprimŽ : risque thŽorique accru de dissŽmination (doxycycline monodose ou amoxicilline 10-21 jours)
Le virus de lÕencŽphalite ˆ tique (TBE) est un flavivirus qui est transmis par une tique Ixodes ricinus, et dans certains pays par le lait cru.
Les activitŽs ˆ risque sont la randonnŽe, le camping en fort et la chasse.
En France, le foyer ŽpidŽmique est en Alsace.
Elle est symptomatique dans 10-30% des cas et se traduit par un syndrome grippal.
Un tableau dÕencŽphalite se voit dans 6 ˆ 10% des cas symptomatiques.
Le problme essentiel est lÕexistence de sŽquelles qui se voient dans 30% des cas dÕencŽphalites, et de dŽcs, dans de 1 ˆ 2% de ces cas.
La prŽvention comporte :
Les mesures prŽconisŽes pour la maladie de Lyme
La vaccination par un vaccin inactivŽ, cultivŽ sur embryons de poulet (Ticovac¨, Encepur¨).
CÕest Rickettsia conorii, dŽcouverte en 1910 par Conor.
La tique vectrice est Rhipicephalus sanguineus (Ç tique brune du chien È) qui est une tique dure, comme Ixodes.
Sa distribution gŽographique est assez large : pourtour mŽditerranŽen, Moyen Orient, Inde, Afrique. Il existe une saisonnalitŽ, avec un pique l ŽtŽ++ et au dŽbut de lÕautomne.
Le dŽlai dÕIncubation
est de 4 – 10 jours
Il comprend :
á Un syndrome grippal de dŽbut brutal
á Une fivre ŽlevŽe, myalgies, arthralgies, cŽphalŽes
á Une Žruption maculo-papuleuse ŽrythŽmateuse, parfois purpurique, touchant, tronc, membres, paumes-plantes mais peu le visage
á Une escarre dÕinoculation unique (Ç t‰che noire È)
La mortalitŽ est de 2 ˆ 5%.
Les formes cliniques compliquŽes prŽsentent :
á Des signes neurologiques : mŽningite, mŽningo-encŽphalites (confusion, signes mŽningŽs, crises convulsives, atteinte des paires cr‰niennes : VIII)
á De signes cardiaques : myocardite
á Des signes digestifs : hŽpatite, pancrŽatite, ulcŽrations muqueuses
á Des signes rŽnaux, É
La mortalitŽ de ces formes graves varie de 30 ˆ 50%.
Le diagnostic indirect, le plus souvent, est fait par la sŽrologie (sŽrum aigu + convalescent). En routine, Ag R. conori pour le groupe boutonneux et R typhi pour le groupe typhique sont recherchŽs tout en sachant quÕil existe des rŽactions croisŽes +++ intra-groupes.
Le diagnostic direct est obtenu par
á PCR sur sŽrum, sur biopsie cutanŽe dÕescarre
á La mise en culture : sang, biopsie cutanŽe
á LÕimmunohistochimie sur biopsie cutanŽe
Il faut se mŽfier des co•nfections par la fivre Q,É, par exemple.
Les principaux antibiotiques efficaces in vitro sont la doxycycline, les quinolones et les macrolides (josamycine, roxithromycine, clarithromycine, tŽlithromycine) et la rifampicine.
En pratique les schŽmas suivants sont prŽconisŽs :
á Doxycycline 200 mg / jr / 10 jours dans les formes sŽvres (dont la FBM) avec une durŽe plus courte possible dans les formes modŽrŽes
á Josamycine 25 mg/kg/j/ 10 jours (formes modŽrŽes)
Elle est obligatoirement par les tiques :
á LÕanaplasmose granulocytique humaine est liŽe ˆ Anaplasma phagocytophylum (famille des Rickettsie)
á La babŽsiose humaine est liŽe ˆ Babesia divergens, rarement bovis / microti qui est un Žquivalent de la Ç piroplasmose È du chien
Une transmission occasionnelle par des tiques, se voit pour :
á La fivre Q (Coxiella burnetii)
á La tularŽmie (Francisella tularensis)
á La bartonellose (Bartonella sp)
Anaplasma est une bactŽrie intracellulaire. La zoonose est de description rŽcente chez lÕhomme (1990 USA, 1995 Europe).
La transmission se fait par une tique dure : Ixodes ricinus.
La durŽe dÕincubation est de 7 ˆ 21 jours. La clinique est peu spŽcifique (fivre, malaise, myalgies, sueurs, cŽphalŽes).
La biologie simple retrouve une cytolyse hŽpatique, une leucopŽnie et une thrombopŽnie. La diagnostic se fait par frottis sanguin et mise en Žvidence de morulae intra-leucocytaires (PN) = agrŽgats bactŽriens. La sŽrologie se positive tardivement (2 sŽrums ˆ 4 semaines dÕintervalle). La PCR est possible.
Le traitement fait appel ˆ la doxycycline (5-28 jours selon sŽvŽritŽ). Les alternatives efficaces in vitro sont la rifampicine (enfants) ou les quinolones.
Le pronostic est en gŽnŽral bon avec une guŽrison spontanŽe en 10 jrs sans traitement.
Babesia est un hŽmoprotozoaire
CÕest une zoonose du bŽtail domestique exceptionnelle en Europe / France (12 cas 1975-1997) # 30 cas publiŽs depuis 1957 (1er cas en Europe)
CÕest une transmission par une tique dure : Ixodes
ricinus.
Il faut y penser devant un tableau Ç pseudo-palustre grave È autochtone chez un splŽnectomisŽ.
Toutes les maladies ˆ tiques sont en Žmergence potentielle en France
La plus frŽquente = la borrŽliose de Lyme
Penser aux autres maladies ˆ tique, ou aux co•nfections, particulirement en cas de fivre dans les suites dÕune piqžre de tique (ou en cas de Ç Lyme fŽbrile È)
LÕagent infectieux est le virus West Nile (genre Flavivirus, complexe Ag du virus de lÕencŽphalite japonaise). Les vecteurs sont multiples par des moustiques compŽtents, surtout Culex sp.
CÕest une zoonose essentiellement aviaire
On observe des cas sporadiques en France, notamment en Camargue (7 cas en 2003 dans le Var).
Le dŽlai dÕincubation est de 3 ˆ 14 jours.
Le tableau clinique est variable :
á Le plus souvent asymptomatique (80%) (donnŽes issues de lÕŽpidŽmie de 1999 aux USA)
á Les formes symptomatiques sont ˆ dŽbut brutal :
o Formes modŽrŽes (20%) : syndrome grippal (durŽe 3-6 jours)
o Formes sŽvres :
¤ Neurologiques : 1 cas / 150 malades ; encŽphalites (60%), mŽningites (30%) ; paralysies flasques, myŽlite, PRN, NORB,É
¤ Cardiaques (myocardite), hŽpatiques (hŽpatite fulminante), pancrŽatiques (pancrŽatite aigu‘)
Le diagnostic est fait gr‰ce ˆ la sŽrologie, (sang, LCR), ou la PCR.
La mortalitŽ est de 2 ˆ 10%, selon lÕ‰ge. Les sŽquelles neuropsychiatriques sont frŽquentes.
En
Swahili chikungunya signifie Ç marchŽ courbŽ È
CÕest un virus du genre Alphavirus (famille Togaviridae).
Le vecteur est le mme que celui de la dengue.
Dans le cycle Ç urbain È : Aedes albopictus++ a un r™le primordial comme dans la grande ŽpidŽmie de la RŽunion de 2005-2006, en Inde depuis, en Italie en 2007. Aedes aegypti peut tre impliquŽ.
Dans le cycle Ç sauvage È, africain et forestier le rŽservoir est animal.
La grande ŽpidŽmie a frappŽ :
á Dans les ”les de lÕOcŽan Indien en 2005-2006 (RŽunion, Mayotte,É) 250.000 cas / 750.000 habitants soit 1/3 habitants touchŽ !
á Le sous-continent indien >1,4 million de cas fin 2006 en IndeÉ
á En Europe en Italie aožt 2007 par des cas Ç importŽs È
Deux cas autochtones ont ŽtŽ observŽs en aožt 2010 sur la c™te dÕAzur.
Le dŽlai dÕincubation est de 2 ˆ 10 jours et la maladie est probablement le plus souvent symptomatique.
Dans les cas symptomatiques, c'est un Ç syndrome fŽbrile polyarthralgique Žruptif È qui touche les petites articulations (poignets, mains, chevilles, pieds)
Les formes sŽvres sont rares et les dŽcs exceptionnels.
LÕŽvolution est habituellement Ç rapide È vers la guŽrison
á Disparition de la fivre en 1-10 jrs, des signes cutanŽs en 2-5 jrs
á Disparition des signes cutanŽs en 2-5 jours
á Disparition des signes articulaires en quelques semaines
NŽanmoins, la possibilitŽ dÕatteinte articulaire Ç durable È chez 10% des patients ˆ 3-5 ans ne doit pas tre perdue de vue. Elle se traduit par la persistance (continue ou par poussŽes) dÕarthralgies (voire dÕarthrites) pŽriphŽriques, de dŽrouillage matinal pendant des mois voire des annŽes, avec un retentissement fonctionnel et sur la qualitŽ de vie. Cette Žvolution dÕautant plus frŽquente que lÕ‰ge est ŽlevŽ.
En France, surtout dans le Sud, la prŽvention de la dissŽmination repose sur lÕidentification prŽcoce des patients virŽmiques et leur mise en isolement sous moustiquaire.
LÕagent pathogne est le virus de la dengue (flavivirus).
Les vecteurs sont Aedes albopictus, prŽsent dans le Sud de la France et Aedes aegypti, en zone endŽmique. Deux cas autochtones ont dÕailleurs ŽtŽ observŽs en aožt 2010 sur la c™te dÕAzur.
LÕincubation est de 4-7 jours. Les signes cliniques comprennent une fivre ŽlevŽe, des cŽphalŽes frontales, rŽtro oculaires, myalgies et arthralgies, rash, troubles digestifs. La durŽe des sympt™mes est 5 ˆ 7 jours. Biologiquement ils sÕaccompagnent dÕune leucopŽnie et dÕune thrombopŽnie, parfois, dÕun syndrome hŽmorragique. Des formes sŽvres, en particulier hŽmorragiques peuvent sÕobserver.
Le diagnostic clinique se fait par sŽrologie (IgG, IgM), PCR, en phase virŽmique et la recherche de lÕantigne NS1, spŽcifique.
Le 1er cas de paludisme autochtone ˆ Plasmodium vivax en Corse dŽtectŽ en 2006 (sujet Ç source È : Madagascar). Dernier cas antŽrieur en 1972.
La leishmaniose (Sud-est)
á Parasitose : Leishmania infantum
á Vecteur : phlŽbotome
á Pathologie : leishmaniose cutanŽe, viscŽrale
La fivre ˆ phlŽbotome (Sud-Est)
á Virose : virus Toscana (genre Phlebovirus)
á Vecteur : phlŽbotome
á Pathologie : syndrome fŽbrile, mŽningite, mŽningo-encŽphalite.
La dirofilariose (Sud)
á Parasitose animale (chien) : Dirofilaria
repens (filariose)
á Vecteur : moustique (Culex sp ou autres)
á Pathologie : nodule SC
Quel impact des modifications climatiques potentielles ˆ venir sur ces maladies vectorielles prŽsentes ou ˆ venirÉ?
[IP1]Recommandations basŽes sur la RPC protection antivectorielle de la SociŽtŽ de mŽdecine des voyages, repris par le BEH 2012 sur le conseil aux voyageurs.