EPU95 –
Montmorency
Psychiatrie
Mise à jour du 24 Avril 2007
Troubles obsessionnels
compulsifs « TOC »
(enfants & adolescents)
Dr. J. XAVIER
Chef
de Clinique service de Pédo-psychiatrie (Pr. Mazet) - Hôpital Pitié -
Salpétrière
Séance
du 3 octobre 2002
1.
Plan
Introduction
Aspects cliniques.
Comment faire le diagnostic. Dépistage.
Epidémiologie
Diagnostic différentiel et de comorbidité
Etiologie
Traitement
Esquirol en 1838 dans son traité des
maladies mentales parle pour la première fois d’une jeune femme présentant
des troubles obsessionnels avant sa majorité.
Janet, quelques années après, décrit chez
un enfant de 5 ans des troubles obsessionnels.
Plusieurs auteurs classiques (Kanter en
1935, Desperé en 1945) ont cependant évoqué une symptomatologie
obsessionnelle chez l’enfant. Ils ont noté que la reconnaissance du symptôme
par l’enfant lui-même était variable. Ceci fait appel à deux notions :
l’égo-synthonie et l’ego-dystonie :
-
Dans
l’ego-symphonie, le symptôme correspond à un symptôme naturel pour
lequel l’enfant ne prend aucune distance. L’enfant ne reconnaît pas le côté
anormal de son symptôme et il ne peut pas en parler.
-
Dans
l’ego-dystonie, l’enfant reconnaît l’anormalité du symptôme, il pourra
exprimer la gêne que le symptôme entraîne et donc en parler.
L’une des caractéristiques du trouble
obsessionnel compulsif de l’enfant est de ne pas être toujours
reconnu :
-
par l’enfant lui-même comme une anomalie, ce qui
rend difficile son dépistage.
-
par la famille, aux yeux de laquelle le symptôme
peut aussi passer inaperçu et/ou devenir « habituel ». L’enfant
peut être décrit comme un enfant à sale caractère ou ayant certaine manie
faisant partie de son modus vivendi.
Les auteurs classiques ont montré que les
enfants ont tendance à minimiser leurs troubles, à les cacher. Ils ont
aussi insisté sur le retentissement social de ces symptômes et du degré
d’implication de la famille.
Il a fallu attendre ces dix dernières
années pour qu’une grande étude américaine multicentrique mette en
évidence :
-
la grande fréquence des troubles obsessionnels chez
les enfants et les adolescents,
-
la sous-estimation de la pathologie par les
médecins et psychiatres par insuffisance diagnostique
-
l’insuffisance de prise en charge thérapeutique.
Symptôme caché. Freud parlait déjà de
religion cachée.
3.1. Contexte clinique
Sur le plan clinique, il n’est pas évident
de dépister le trouble obsessionnel, et la question se pose à quel moment
la famille vient consulter pour son enfant. Il y a une sorte d’implication
de la famille alors que le statut est accepté depuis assez longtemps. En
dehors du fait que le trouble puisse être caché par l’enfant, il est caché
par son environnement.
Dans le cadre de l’ego-synthonie, l’enfant
ne reconnaît pas son trouble car c’est sa façon d’être, mais si le symptôme
se développe et s’élargit ou si d’autres apparaissent devenant plus
handicapants, peut-être à ce moment-là, l’enfant pourra prendre conscience
de son anomalie et en parler.
Des études rétrospectives portant sur des
adultes présentant des troubles obsessionnels compulsifs ont montré
qu’assez souvent ces personnes présentaient déjà des troubles dans
l’enfance et l’adolescence.
Lorsque les troubles sont constatés à
l’hôpital, c’est en général en bout de course. Par exemple, un enfant
présentant des troubles obsessionnels marqués ne sera vu qu’à l’occasion
d’un passage à l’acte suicidaire. Ce peut être aussi pour la survenue de
crise clastique (des accès de colère) à l’école ou à la maison. C’est en
faisant l’anamnèse, en interrogeant sur les conditions de survenue de
l’épisode révélateur que l’on découvre des symptômes invalidants qui
seraient à l’origine de ces comportements bruyants. Il y a une souffrance mais pas de demande.
Toute la question est de pouvoir aider
l’enfant et ses parents, à identifier la souffrance donc de la nommer.
Pour ces enfants et leur famille, il s’agit
de symptômes tout à fait naturels, et puis à un moment donné, ils se
rendent compte du caractère dystonique du phénomène et paradoxalement ils
vont le cacher en le minimisant souvent par honte.
Une participation de la famille peut
expliquer que l’enfant est vu tardivement, lorsque les parents eux-mêmes
présentent des troubles obsessionnels
3.2. Les aspects cliniques
En référence à la classification
internationale (DCM-IV), les troubles obsessionnels sont rangés dans les
troubles anxieux. Il existe deux types de troubles : les obsessions et
les compulsions.
3.2.1. Les obsessions
Du latin « absessus », assiégé,
les obsessions sont des idées, des représentations qui ont un caractère
intrusif, récurrent, persistant (assiégeant l’enfant) et qui sont à
l’origine d’une lutte anxieuse. Le sujet va tenter de s’en libérer, mais
n’y arrive pas. Deux aspects sont à distinguer :
-
Les
obsessions idéatives (de doute, …), appelées aussi ruminations à note
anxieuse,
-
Les
obsessions phobiques (peur des microbes…) qui conduisent à des
comportements d’évitement (le sujet ne serre pas la main, ne touche pas les
portes de peur d’être contaminé, …) pouvant déboucher à des compulsions
(lavage des mains). Les obsessions sont ainsi souvent liées aux compulsions.
3.2.2. Les compulsions
Elles sont définies par un comportement où
des actes mentaux répétitifs qui s’imposent au sujet de manière
incoercible. Elles permettent d’abaisser l’angoisse liée à l’obsession en
s’opposant à elle par un comportement d’évitement.
-
Par exemple un sujet va répéter une série de
chiffres pour supprimer l’idée obsessionnelle, faisant ainsi appel à un
mécanisme défensif,
-
Un autre va se laver les mains ou se laver les
dents de façon très fréquente et sans justification, sauf celle de le
rassurer d’avoir par ce geste éliminé un risque de contamination ou d’être
contaminateur par un germe hypothétique.
L’élément déclenchant peut être une
situation vécue ayant favorisé l’obsession phobique.
3.2.3. Le diagnostic des troubles obsessionnels compulsifs
Il repose avant tout sur l’évaluation
clinique de l’enfant et de sa famille :
Si l’enfant ou sa famille peuvent en
parler, il sera possible de préciser le symptôme et ses caractéristiques
-
date d’apparition,
-
mode d’apparition et/ou facteur déclenchant,
-
existence de facteurs apaisants (lieu de détente,
écoute d’une histoire,…)
-
le symptôme est-il variable, modulable ou
pas ?
On doit s’interroger aussi sur le moment de
la consultation : Pourquoi viennent-ils me voir aujourd’hui ? On
peut penser que le trouble est assez ancien, quand on reçoit un enfant de
15 ans et que l’on retrouve des éléments assez significatifs dans les
années passées.
Exemple
Ainsi
de cette JF de 16 ans dont la mère dit que cela a commencé après une
extraction de dent de sagesse dont les suites immédiates sont
normales et chez qui sont apparues secondairement des compulsions de
lavage pour aboutir à un état de réclusion à la maison ; elle
passait son temps à se laver les mains. Après s’être lavé les mains dans
le cabinet de toilette, elle remontait dans sa chambre les mains en l’air
comme si elle allait dans une pièce stérile et elle ne supportait pas que
ses parents rentrent par crainte de courant d’air.
Le
but de la consultation était d’obtenir un certificat car la mère
« savait que c’est l’anesthésie lors de l’intervention qui
était responsable du trouble actuel ». Elle ne venait pas pour les
troubles fonctionnels qui eux étaient invalidants. Tout était organisé
autour de sa fille à la maison ; ses frères et sœurs devaient passer
à 2,50m à côté d’elle. Le généraliste sachant qu’elle avait besoin d’une
consultation psychiatrique avait conseillé à la mère d’aller chercher le
certificat en milieu hospitalier pour que ce dernier ait plus de poids.
Il
faut désigner la personne malade dans le groupe.
Il
se passe quelque chose dans cette famille et puis il y a eu cet épisode
de dent de sagesse chez la fille qui est devenue malade. Elle a pris sur
elle d’être la malade du groupe, mais elle a eu la sagesse de ne pas
revenir voir le psychiatre tout en y envoyant sa mère ce qui permet de
garder un contact indirect pouvant déboucher vers l’acceptation
ultérieure d’une aide. Pour l’instant la JF ne veut pas venir car
« l’air est pollué, elle s’en est aperçu en venant au premier rendez-vous ».
|
A une question de l’assistance sur la
prise en charge dans le cadre d’une thérapie familiale, la réponse est que
ce type de thérapie ne peut pas être une démarche initiale.
On peut utiliser des échelles d’évaluation
dans les T.O.C., en particulier quand l’enfant ne peut en parler et qu’il
n’en a pas conscience. Par le biais de ces échelles, les enfants et les
ados peuvent quelquefois lâcher à leur insu quelque symptôme révélateur.
A cette méconnaissance importante des
troubles obsessionnels chez l’enfant et l’adolescent, il y a plusieurs
raisons. L’une d’elles est qu’il existe chez l’enfant un certain rituel,
fait de comportements ritualisés qui sont tout à fait normaux,
physiologiques, de bon augure quant au développement de l’enfant.
Eléments différentiels entre
obsessions « normales » et obsessions pathologiques
|
Obsessions « normales »
|
Obsessions pathologiques (TOC)
|
Rituel
de l’enfant, le doudou à la même place, lire une histoire à la même heure
Obsessions brèves, limitées dans le temps,
ponctuelles,
facilité de s’en distraire,
absence de conduite d’évitement
absence de souffrance psychique
développement normal,
sans angoisse,
bon sommeil,
relation sociale facile avec son
entourage,
pas de crise de colère
|
Chez
les enfants qui ont du mal à exprimer son symptôme
Obsessions plus longues,
persistantes
Un contrôle difficile voire
impossible pouvant aboutir à un épuisement moral,
Conduite d’évitement,
Angoisses (calmées transitoirement
par les compulsions et de façon incomplète avec un effet paradoxal
renforçateur des angoisses),
Un état relationnel familial,
scolaire majeur,
Accès de colère (par énervement ou
épuisement moral lié aux obsessions et aux compulsions)
Souffrance et épuisement psychique
(état dépressif),
Retentissement familial majeur puis
de rejet : c’est souvent à cette occasion que l’enfant est amené en
consultation
|
3.2.4. Quelques caractéristiques propres à l’enfant souffrant de
TOC :
4
Moins il y a d’égo-dystonie, moins l’enfant est
capable de prendre de la distance par rapport à son symptôme, donc d’en
percevoir le caractère anormal. Il ne se rend pas compte qu’il s’agit d’une
maladie, donc il n’en parle pas à son entourage
4
Les obsessions et les compulsions sont multiples et
variables dans leur expression.
-
Dans les études rétrospectives, les symptômes, qui
existaient dans l’enfance et même dans l’adolescence, changent. Ils ont le
même mécanisme, mais l’expression symptomatique se modifie. C’est parfois
la variabilité du symptôme qui va motiver la consultation : Une mère,
par exemple, qui présente un trouble obsessionnel, peut très bien tolérer
le trouble obsessionnel de
l’enfant mais pas la modification de ce trouble.
-
L’entourage familial devant la gestuelle de
l’enfant est parfois autoritaire et tyrannique lors de la modification du
trouble jusque-là toléré.
-
Un ado de 14 ans est venu consulter pour des gestes
rituels au coucher très invalidants (il devait tourner, embrasser son
oreiller puis se lever pour replier son oreiller suivant un rite précis et
il devait toucher la table dans un geste particulier ainsi que sur les
murs). Vu à plusieurs reprises, ses symptômes se sont amendés. Mais son
père, présentant aussi des troubles obsessionnels ne cessait de répéter
qu’il en avait encore et que c’était insupportable.
-
Empêcher
un obsessionnel de réaliser ses compulsions pour pouvoir abaisser son
angoisse est pour lui intolérable et renforce le trouble :
o
Crise de colères,
o
Agressivité en cas d’interruption volontaire ou non
du rituel ou de refus familial.
Les
obsessions fréquentes craintes :
4
De blasphémer,
4
D’insulter un enseignant,
4
De faire une faute,
4
De transférer des microbes, d’attraper une maladie,
4
De blesser un autre enfant,
4
D’oublier quelque chose (ses devoirs, rangement…),
4
D’être atteint d’un défaut physique, d’être
préoccupé par la nourriture, ….
Les
compulsions fréquentes sont :
4
Des gestes, mimiques particulières,
4
Un lavage des mains du corps plusieurs fois par
jour,
4
Une superstition bizarre (ne pas pouvoir marcher
sur un trottoir parce qu’il y a des lignes, …), ne pas toucher certains
objets, faire une longue liste de vérification, …
Un
passage à l’acte suicidaire peut être l’élément révélateur de la souffrance
morale et de l’épuisement psychique de l’enfant ou de l’adolescent.
Chez l’adolescent, les obsessions et les
compulsions sont assez identiques à celles de l’enfant, peut être il y a
plus de préoccupations concernant le corps.
Les TOC ne sont pas rares, ils sont sous
estimés et souvent méconnus par les médecins et psychiatres. Un enfant sur 30 en serait atteint
(1 par classe environ) d’après les études américaines.
L’âge
des troubles varie entre 9 ans et 11 ans et demi avec un âge moyen de 10
ans. D’autres études ont montré que la distribution était du type
bimodal avec 2 pics de fréquence :
-
Un pic au niveau de l’adolescence (12 – 14 ans)
-
Un pic avant 7 ans (5 - 6 ans)
Le sex ratio est équivalent pour les deux
sexes. Pour certains auteurs, il y aurait une petite sur-représentation du
trouble chez les garçons qui serait corrélée à un âge plus précoce. Si on
prend une certaine classe d’âge, on retrouve plus de garçons, mais
globalement si l’on regroupe enfance et adolescence, on a une équivalence.
Quand les TOC surviennent avant l’âge de 7
ans, un caractère familial est plus souvent retrouvé.
5.
Diagnostic différentiel & comorbidité
Dans le développement normal de l’enfant,
des obsessions peuvent apparaître, comme certains rituels décrits
ci-dessus, plus marqués vers 3 ou 4 ans, aidant à maîtriser l’anxiété en
particulier liée à l’absence de la mère, et jouant un rôle dans le
processus de socialisation. Ces obsessions disparaissent vers 7 – 8 ans.
5.1. Diagnostic différentiel
Le
tic de Gilles de la Tourette est un diagnostic différentiel, mais peut
être aussi un élément de comorbidité (de l’ordre de 40 %) avec les TOC. La
coexistence des deux entraînerait une plus grande résistance au traitement.
La
chorée de Sydenham, chorée aiguë liée au streptocoque du groupe A ß
hémolytique guérissant spontanément sans séquelle sous réserve de lésion
cardiaque.
Le
PANDAS (Pediatric autoimmune neuropsychiatric disorders annexed
streptocoque). L’équipe de Suedo en 1998 rapporte un sous groupe
d’enfant présentant des TOC ou des tics dont l’apparition ou leur
exacerbation pouvaient être mis en lien avec des infections à streptocoque
ß hémolytique. Ils ont émis l’hypothèse que le lien était indirect avec le
streptocoque par le biais d’une réaction autoimmune.
Les troubles de l’humeur et les troubles
anxieux qui par un épuisement moral peuvent aussi conduire à la dépression.
5.2. Les pathologies apparentés aux TOC
Il ne s’agit pas de troubles de type
obsessionnel mais de troubles qui partageraient un même substrat
physiologique avec les TOC : Trichotillomanie, onycophagie, troubles
du comportement alimentaires.
-
Chez l’enfant, on retrouve une association assez
fréquente entre les TOC, les troubles de l’attention et « l’enfant
hyperactif ».
-
Chez les adolescents et les adultes, on retrouve
l’association des TOC et toxicomanie.
6.1. Hypothèse psychanalytique
Freud a décrit le trouble obsessionnel
comme étant un aménagement défensif. Il s’agit d’un mécanisme adaptatif du
sujet dans sa confrontation à la problématique quotidienne. Une phobie du
contact pourrait venir en lieu et place de la menace d’une réalisation du
désir œdipien. Ainsi, au lieu de toucher maman, de faire l’amour avec elle,
chez l’enfant s’installe une phobie du contact. Avoir consciemment l’idée
que l’on a envie de faire l’amour avec maman cela est un rôle difficile à
supporter, avoir une phobie du contact c’est plus acceptable.
6.2. Hypothèse génétique
Le gène du TOC n’est pas trouvé. Certains
auteurs ont cependant remarqué qu’il y avait des familles comprenant de
nombreuses personnes atteintes par des TOC :
Certaines études ont confirmé la prédisposition
familiale et ont montré que
-
Dans ces familles là, les TOC apparaissaient à un
âge souvent plus précoce que dans les familles où il n’existait pas cette
prédisposition.
-
Dans les familles à prédisposition familiale avec
la présence de jumeaux, la survenue des TOC chez les 2 jumeaux homozygotes
est beaucoup plus fréquente que chez les jumeaux hétérozygotes.
-
Les auteurs pensent qu’il n’y a pas qu’une
prédisposition génétique mais une conjonction de facteurs.
6.3. Hypothèse auto-immune
L’étude des enfants présentant des TOC et
chez lesquels l’anamnèse retrouve des infections ß hémolytiques qui se sont
guéries (PANDAS) a permis de suggérer un lien entre l’infection strepto et
l’aggravation ou la survenue des TOC. Chez ces sujets, les TOC apparaissent
avant la puberté et l’évolution se ferait par épisodes. Il s’y associerait
des troubles neurologiques comme une hyperactivité motrice ou des
mouvements …
6.4. Hypothèse neuropsychiatrique
Elle recoupe un peu les autres
hypothèses ; Les troubles obsessionnels sont parfois associés à
d’autres pathologies neurologiques en particulier Gilles de la Tourette,
Chorée de Huntington, Parkinson, mais aussi à une atteinte infectieuse, à
un traumatisme. L’imagerie cérébrale a montré que dans le Gilles de la
Tourette et dans les TOC il y avait une diminution considérable des noyaux
caudés.
7.1. Psychothérapie
7.1.1. La psychothérapie analytique
Même si elle n’est pas utilisée en première
intention chez un enfant souffrant de TOC, on peut se référer à la théorie
psychanalytique pour comprendre la situation de cet enfant. Et si l’on parle de psychanalyse, c’est
dans une autre démarche et dans un second temps.
7.1.2. La thérapie cognitive comportementale.
L’abord psychodynamique doit être une
tentative de compréhension du trouble, de décryptage et cela à deux
niveaux :
-
D’abord au niveau séméiologique : il faut
décrypter les symptômes, les analyser, les caractériser, les préciser.
-
Ensuite, au niveau de la signification du
symptôme : signification du symptôme lui-même, du moment de sa
survenue, pourquoi est-il survenu dans sa famille à ce moment-là, au regard
du rapport individuel de l’enfant avec sa famille, de son développement
psychoaffectif.
La thérapie cognitive comportementale doit
être une sorte de « désensibilisation » vis à vis de son
symptôme : par exemple un sujet qui ne supporte pas la saleté, on lui
fait nettoyer la cuvette des toilettes, …
Si la thérapie cognitive comportementale
seule ne marche pas, un traitement antidépresseur avec un inhibiteur de la recapture
de la sérotonine (IRS) doit être associé : Il sera débuté au bout de 4
semaines de thérapie seule si le trouble est modéré, au bout de 2 semaines
si le trouble est sévère.
7.2. Pharmacologie
Il existe plusieurs antidépresseurs du type
IRS :
-
Le Zoloft® est le seul actuellement à avoir l’AMM
en France chez l’enfant de moins de 15 ans.
-
Le Deroxat®, n’a pas l’AMM chez l’enfant au dessous
de 15 ans. Il peut être utilisé chez l’adolescent, et même chez l’enfant un
peu plus jeune, en faisant signer un accord par le responsable légal
(parents).
Le traitement antidépresseur doit être donné pendant une
année après l’amélioration fonctionnelle.
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